Chantiers de rénovation et démolition : la Wallonie renforce la lutte contre l’amiante

Le Gouvernement wallon poursuit la mise en œuvre du Plan wallon des déchets-ressources (PWD-R), avec une attention particulière portée à la problématique de l’amiante, encore largement présent dans le bâti régional. Parmi les différentes mesures : la sécurisation de la filière de recyclage, la simplification administrative des chantiers et préparer la mise en place d’un inventaire progressif de l’amiante.

L’amiante constitue un enjeu de santé publique majeur. Bien qu’interdit depuis 2002, il reste autorisé dans les bâtiments jusqu’à la fin de vie utile des matériaux concernés. On estime à environ 2 millions de tonnes d’amiante lié et 300.000 tonnes d’amiante non lié encore présents en Wallonie.

Du point de vue de la santé publique, ce matériau est également responsable de pathologies graves, notamment le mésothéliome, les cancers pulmonaires et l’asbestose, avec environ 300 décès annuels dus au mésothéliome.

Aujourd’hui, la Région wallonne veut faire face aux défis que représentent la gestion de cette substance. À savoir : le manque de cadastre, les capacités limitées de traitement des déchets, la dispersions des données de suivi et, bien sûr, les risques « environnement – santé » croissants.

Le Gouvernement wallon entend donc mettre en œuvre une politique coordonnée, évolutive et ambitieuse, visant à :

  • Réduire les risques d’exposition pour la population,

  • Sécuriser les chantiers de rénovation et de démolition,

  • Encourager et faciliter le désamiantage, avec exemplarité du secteur public,

  • Renforcer l’expertise locale et la centralisation des données, notamment via l’ISSEP,

  • Centraliser les données issues des inventaires, permis et travaux,

  • Garantir des capacités suffisantes de gestion des déchets amiantés,

  • Créer des synergies entre les politiques de santé, logement, énergie et environnement.

Concrètement, les mesures proposées s’inscrivent dans la poursuite du Plan wallon Déchets-Ressources tel qu’adopté par le Gouvernement, et relèvent de ses axes prioritaires, dont la gestion des déchets dangereux et en particulier l’amiante. Elles visent à intégrer pleinement la problématique de l’amiante dans cette dynamique et à réduire efficacement sa présence dans l’ensemble du bâti wallon :

  1. Sécurisation de la filière de recyclage des déchets inertes via la révision des normes environnementales applicables aux granulats recyclés et la formation des préleveurs et l’agrément des laboratoires d’analyse.

  2. Simplification administrative grâce au remplacement du permis d’environnement par une déclaration de classe 3 pour certains chantiers de désamiantage sans diminution des exigences environnementales.

  3. Préparer la mise en place d’un inventaire progressif de l’amiante avec le diagnostic amiante obligatoire avant-vente, location ou travaux. Mais aussi, la création d’une base de données authentique des certificats et la formation et certification des auteurs d’inventaires.

  4. Renforcement du rôle de l’ISSeP avec la poursuite des missions d’analyse, de formation et d’appui technique.

  5. Création d’un guichet unique « amiante », c’est-à-dire un point central d’information pour les citoyens, les administrations et les entreprises. Avec, également, la publication de contenus pédagogiques et de FAQ.

Yves Coppieters, Ministre de la Santé et de l’Environnement : « L’amiante est un ennemi tant pour la santé que pour l’environnement. Aujourd’hui, ce matériau reste présent dans le bâti wallon et dès lors, nous choisissons d’aller plus loin vers son traitement et son élimination. Nous entamons un chemin vers une meilleure identification de la présence d’amiante, en accord avec les différents acteurs et mobilisons les différentes administrations, afin de traiter efficacement et éradiquer l’amiante en Wallonie. »

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