
Le Gouvernement wallon vient d’adopter un portefeuille de 43 actions prioritaires pour améliorer la santé des citoyens en agissant sur leur environnement quotidien. Le portefeuille ENVIeS 2025-2030 s’inscrit dans le prolongement du premier plan ENVIeS (2019-2023). Il s'appuie sur les consultations menées avec les citoyens, les professionnels de la santé, les chercheurs, les administrations et les associations. Il regroupe 43 fiches-actions, organisées autour de grands axes stratégiques : qualité de l’air, bruit, pollution chimique, PFAS, pesticides, qualité de l’eau, santé mentale, etc.
Contrairement à un plan d’action classique, ENVIeS vise à compléter les dispositifs existants (PACE, PWRP, PWRD, Plan santé, etc.) en y ajoutant des mesures identifiées comme indispensables mais absentes jusqu’à présent. C’est un outil agile, activable rapidement, qui permet une meilleure coordination entre les acteurs concernés.
Ce portefeuille a fait l’objet d’un exercice de priorisation reposant sur une double démarche participative :
- D’une part, une consultation citoyenne en ligne (avril–juin 2023) a permis de recueillir les préoccupations et attentes de la population, des associations, du secteur de la santé et des experts scientifiques ;
- D’autre part, un atelier interministériel et inter-administratif (septembre 2023) a permis d’évaluer chaque action proposée en fonction de sa faisabilité technique, juridique et financière, ainsi que de son impact potentiel sur la santé publique et l’environnement.
Ces travaux ont débouché sur un avant-projet structuré, retravaillé en groupes thématiques multi-acteurs (octobre 2023) et actualisé début 2025 pour tenir compte des projets en cours et des priorités émergentes (notamment en lien avec les PFAS ou les enjeux de santé mentale).
Orientations du portefeuille d’actions ENVIeS 2025-2030
Le Portefeuille d’Actions Environnement-Santé vise à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air, de l’eau, des sols, du cadre sonore, de l’accès aux espaces verts et à limiter l’exposition aux substances préoccupantes. Ces mesures concrètes permettront une meilleure prévention des risques sanitaires et un cadre de vie plus sain pour tous. Il est composé d’une section de présentation des objectifs stratégiques, déclinés en actions opérationnelles.
- Enjeux transversaux : suivi de l’exposition aux polluants via le biomonitoring, formation des professionnels de santé, sensibilisation citoyenne et implication dans des projets de science participative.
- Un air plus pur, à l’intérieur comme à l’extérieur : réduction des PM2.5, NO2, prise en compte du mal-logement et amélioration de la qualité de l’air intérieur.
- Un environnement sonore apaisé : renforcement de la réglementation sur les bruits de voisinage et préservation des zones calmes.
- Une préservation de l’eau potable et une meilleure gestion des ressources : protection des zones de captage, prévention de la légionellose et lutte contre l’antibiorésistance.
- Une réduction des substances toxiques : encadrement des PFAS, pesticides et perturbateurs endocriniens, avec un suivi renforcé des agriculteurs exposés.
- Une gestion proactive des sols : cartographie des sols pollués et projets de phytoremédiation pour réhabiliter les friches.
- Une approche responsable du rayonnement électromagnétique : études sur les effets des REM et accompagnement des personnes électro hypersensibles.
- Plus de nature pour plus de bien-être : développement de l’accès à des environnements de qualité, surveillance des spores allergisants et des moustiques exotiques.
Ainsi, les 43 fiches-actions sélectionnées sont celles qui répondent à des besoins urgents, encore non couverts, et qui peuvent être concrètement mises en œuvre d’ici 2030.
Des exemples concrets
Parmi les 43 actions du portefeuille :
- continuité du programme de biomonitoring de la population, en lien avec les PFAS et les pesticides ;
- le renforcement de la surveillance de la qualité de l’air (black carbon, particules ultrafines)
- des outils de sensibilisation grand public sur les polluants émergents ;
- des formations accréditées en santé environnementale pour les professionnels de soins ;
- des projets de science participative impliquant directement les citoyens.
Yves Coppieters, Ministre de l’Environnement et de la Santé : « Réunir les compétences de la santé et de l’environnement, c’est une chance et une responsabilité. ENVIeS incarne cette convergence : face à la pollution, au changement climatique, aux inégalités environnementales, nous répondons par des actions concrètes, utiles et soutenues par les citoyens. Il s’agit d’un pas important vers la concrétisation du principe « One Health » pour une meilleure cohérence des politiques menées ».