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Le Gouvernement de Wallonie, à l’initiative du Ministre des Solidarités Yves Coppieters, a validé la méthodologie d'élaboration d’une stratégie de soutien aux familles monoparentales 2025 – 2029. Cette démarche inédite et structurante vise à garantir l’accès aux droits fondamentaux pour ces familles en ciblant des leviers essentiels tels que l’emploi, le logement, la santé et la mobilité. L’adoption de cette note d’orientation constitue une première étape vers une meilleure reconnaissance et un accompagnement adapté des familles monoparentales en Wallonie.
Les familles monoparentales, ce sont près de 200 000 ménages en Wallonie, soit 12 % des foyers privés, et dans 83 % des cas, ce sont des femmes seules. Celles-ci font face à des défis immenses en termes de logement, d’emploi, de solutions de garde ou encore d’accès aux soins…
À ce jour, aucune politique wallonne globale ne leur est dédiée. Face à ce constat, le Ministre des Solidarités mènera des travaux, de manière transversale, afin d’élaborer une stratégie de soutien aux familles monoparentales. Cette démarche s’inscrit dans les ambitions de la Déclaration de Politique Régionale et ses conclusions rejoindront également les travaux de la stratégie de lutte contre la pauvreté.
Un constat alarmant
Les familles monoparentales rencontrent des difficultés structurelles qui amplifient leur précarité. Quelques chiffres :
- 29,2 % des familles monoparentales en Wallonie s courent le risque de basculer dans la pauvreté, soit l’un des taux les plus élevés parmi les ménages wallons.
- 64 % des parents déclarent rencontrer des difficultés financières après une séparation.
- 23,58 % des dossiers en médiation de dettes concernent des familles monoparentales.
- 26,8 % des enfants vivant dans une famille monoparentale connaissent une situation de privation matérielle, contre 3,5 % à 9,2 % dans les ménages composés de couples.
- 56 % des enfants vivant avec leur mère à temps plein et 40 % de ceux vivant principalement avec elle vivent dans un ménage en difficulté pour boucler le budget.
- 28 % des mères ayant la totalité de la charge de leurs enfants déclarent ne pas pouvoir chauffer leur logement correctement en hiver.
- 50 % des parents solos locataires ont rencontré des difficultés pour constituer leur garantie locative.
- 75 % des personnes sans permis de conduire en Wallonie sont des femmes, limitant leur mobilité et leur accès à l’emploi.
- Plus de 40 % des familles monoparentales n’ont pas les moyens de partir en vacances.
- 20 % des familles monoparentales déclarent ne pas pouvoir offrir d’activités de loisirs à leurs enfants, limitant leur accès à la culture et aux sports.
Des obstacles structurels à lever
Outre les difficultés économiques, les familles monoparentales doivent composer avec des barrières administratives et sociales :
- L'absence d'une définition claire complique l'accès aux aides sociales et engendre des inégalités.
- L’accès à la formation et aux services de garde reste limité, freinant leur insertion professionnelle.
- Le coût du logement et des charges pèsent fortement sur le budget des familles monoparentales.
- Les démarches administratives et juridiques restent un frein à l'accès aux aides existantes.
- La monoparentalité est encore trop souvent associée à des stéréotypes, limitant les opportunités et le soutien institutionnel.
Une approche méthodologique structurée
La stratégie s’appuiera sur plusieurs principes :
- L’efficience et l’évaluation, en veillant à des actions à fort impact sur les conditions de vie des familles concernées.
- La priorisation des actions, en concentrant les efforts sur les besoins les plus urgents.
- La participation active, en impliquant dès le départ les familles monoparentales et les acteurs socio-économiques.
- La transversalité, en mobilisant les différents secteurs et niveaux de pouvoir pour une réponse coordonnée et efficace.
Vers une reconnaissance des familles monoparentales
Les familles monoparentales ne forment pas un groupe homogène : certaines sont dans cette situation temporairement, d’autres sur le long terme ; certaines sont dirigées par une mère, d’autres par un père ... Aujourd’hui, l’absence de définition claire complique l’accès aux aides et génère des inégalités.
La stratégie examinera la pertinence de la création d’un statut spécifique pour les parents solos afin de mieux prendre en compte leurs réalités et leur offrir un soutien adapté.
Yves Coppieters, Ministre des Solidarités : «Trop longtemps laissées à la marge des politiques publiques, les familles monoparentales méritent un soutien structuré et efficace. Aujourd’hui, elles sont confrontées à des défis multiples : accès à un logement décent, équilibre entre vie professionnelle et responsabilités parentales, difficultés d’accès aux soins... Nous devons leur offrir une réponse ambitieuse et cohérente, qui dépasse les logiques d’aides ponctuelles pour bâtir un véritable cadre de soutien. Avec cette stratégie, nous posons les bases d’une action transversale, fondée sur l’écoute et la participation des acteurs de terrain, pour garantir un accès effectif aux droits fondamentaux.»
Qui pilote la stratégie ?
L’élaboration et la mise en œuvre de cette stratégie seront portées par le Ministre des Solidarités. Afin de garantir une approche harmonisée, la stratégie de soutien aux familles monoparentales sera articulée à celle en matière de lutte contre la pauvreté. Les conclusions qui découleront des travaux sur les familles monoparentales seront intégrées dans la stratégie de lutte contre la pauvreté. En complément des groupes de travail organisés dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté, une gouvernance participative sera mise en place avec une journée de réflexion en mai 2025 pour affiner les priorités et actions.
Une feuille de route en deux phases
Les travaux se dérouleront en deux temps : une phase d’élaboration entre février et septembre 2025, pour définir les axes stratégiques et les mesures prioritaires, suivie d’une phase de mise en œuvre entre octobre 2025 et la fin de la législature en 2029, afin de concrétiser les actions à adopter.