
Les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont adopté ce jeudi une note d’orientation conjointe pour la future Stratégie genre et droits des femmes 2025-2029, sur base d’une proposition portée par le Ministre de l'Égalité des chances Yves Coppieters, qui exerce cette compétence à la fois en Wallonie et en Fédération.
Bien que les législations sur le gender mainstreaming diffèrent entre la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles, les deux entités ont choisi de construire une stratégie conjointe : une Stratégie genre et droits des femmes 2025-2029, déclinée en un volet wallon et un volet FW-B. Cette approche novatrice s’appuie sur les synergies offertes par une compétence exercée de manière transversale par le même ministre, avec l’ambition de renforcer la cohérence des politiques d’égalité entre les femmes et les hommes en Belgique francophone.
La méthode prévoit des objectifs clairs et mesurables, une structure identique pour les deux volets, une introduction commune, ainsi que l’harmonisation des définitions. Les statistiques genrées, le gender budgeting et l’implication du secteur associatif seront des piliers essentiels de cette approche intégrée.
Afin de garantir cohérence, transversalité et efficacité entre la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles, une méthodologie commune a été mise en place. Elle permet une coordination renforcée tout en respectant les cadres juridiques et administratifs de chaque entité. Les cinq piliers de cette approche harmonisée :
- Un espace de concertation commun sera mis en place pour assurer le suivi coordonné de la Stratégie entre la Wallonie et la Fédération.
- Des priorités et leviers d’action partagés permettront d’aligner les mesures entre les deux entités.
- Une structure identique pour les deux volets rendra visible l’approche concertée, grâce à une organisation par axes et une identité graphique commune.
- Des approches et concepts harmonisés garantiront une compréhension cohérente des enjeux et des objectifs entre la Wallonie et la Fédération.
- Des rencontres communes avec les parties prenantes renforceront la dynamique politique et administrative.
La Stratégie genre et droits des femmes 2025-2029 s’articulera autour de six priorités:
- Prévenir les violences et agir sur toutes leurs formes : prévention dès le plus jeune âge, à travers l’éducation au consentement une meilleure prise en charge des victimes et un accompagnement structuré des auteurs de violences. Un focus sera mis également sur le cyberharcèlement.
- Mieux prendre en compte la santé des femmes tout au long de leur vie : certaines problématiques, encore largement sous-estimées, feront l’objet de mesures spécifiques (endométriose, périménopause, dépistage des cancers féminin, santé mentale.
- Transformer les normes sociales et déconstruire les stéréotypes : agir dès le plus jeune âge dans tous les domaines de la société pour déconstruire les stéréotypes qui freinent l’égalité entre les femmes et les hommes, en formant davantage de professionnels et via des actions de sensibilisation.
- Favoriser l’égalité dans l’économie et le monde du travail : des actions spécifiques viseront à lutter contre les discriminations, à améliorer la conciliation des temps de vie, et à soutenir la présence des filles et des femmes dans les filières et les métiers STEAM ou encore les hommes dans les métiers du "care" (soins infirmiers) ou l’enseignement fondamental.
- Assurer une représentation paritaire dans les lieux de décision et à la vie politique : la stratégie prévoit de renforcer les mécanismes de représentation équilibrée, d’agir contre les freins systémiques dans les milieux décisionnels.
- Créer un espace public plus sûr, mixte et inclusif : l’aménagement des villes, les transports publics ou les équipements collectifs doivent mieux intégrer les besoins des femmes (éclairage, accessibilité, sécurité).
Yves Coppieters, Ministre de l’Égalité des chances : « Cette stratégie vise à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, à tous les niveaux. En matière de santé, il est temps de prioriser des pathologies comme l’endométriose ou la périménopause. Mieux reconnaître les droits des femmes, c’est aussi interroger les rôles masculins et responsabiliser chacun. L’égalité passe par plus de femmes aux postes de décision, mais aussi par davantage d’hommes dans les métiers du soin. »